Les marées vertes qui touchent les côtes bretonnes correspondent à un développement massif d’algues du genre Ulva. Elles se développent surtout au printemps et en été lorsque toutes les conditions sont réunies.
La prolifération des algues vertes est due à un dysfonctionnement environnemental appelé eutrophisation. L’eutrophisation est la modification et la dégradation d’un milieu aquatique, lié en général à un apport excessif de substances nutritives (azote provenant surtout des nitrates agricoles et des eaux usées).(cf. Cycle de l’azote)
Les nutriments
En temps normal, la croissance des algues est limitée au printemps et en été car la disponibilité en nutriments diminue du fait de la présence du phytoplancton. Cependant, actuellement en Bretagne, les apports continentaux sont élevés ce qui permet aux algues de proliférer même dans cette péridode de l’année. Ces apports en nutriments, principalement agricoles (azote) et urbains (phosphore), sont généralement amenés par les rivières à la mer.
Le lieu de développement
La Bretagne a des côtes faîtes de baies qui favorisent la croissance des ulves. Ce sont surtout les baies « semi-ouvertes », où l’eau y est peu profonde et où aboutissent un ou plusieurs cours d’eau, qui sont les principales victimes de la prolifération incontrôlable des algues vertes. En effet les eaux de ces baies sont assez calmes et retiennent les algues et leur nutriments. De plus avec les marées, les algues s’échouent et sèchent, créant des « tapis verts » d’algues. L’eau y est aussi assez chaude (environ 16°) pour les ulves, du fait de la stagnation des eaux dans ces baies.
La lumière
Les algues se développent beaucoup dans les eaux peu profondes qui laissent passer plus de lumière. La lumière est très importante pour leur développement (comme la plupart des plantes) car elles utilisent l’énergie lumineuse pour fabriquer de la matière organique (la photosynthèse). Au printemps, les conditions d’éclairage sont optimales puisque l’intensité ainsi que la durée d’éclairement sont les plus élevées.
D’autres facteurs peuvent aussi entrer en compte dans cette prolifération : la surpêche, qui a réduit le nombre d’espèces herbivores qui limitaient les ulves sur le littoral français (les algues sont à la base de la chaine alimentaire dans la plupart des milieux aquatiques) ; l’immersion de dépôts de munitions (immergés avec leur douilles remplies de nitrate), datant de l’après-première guerre mondiale, qui après érosion auraient pu libérer ces nitrates dans l’océan Atlantique et la Manche : entre la Belgique et le golf de Gascogne et au niveau du Bassin d’Arcachon (où ont eu lieu des marées vertes) ; le réchauffement climatique et le réchauffement des océans pourraient aussi être des facteurs. Néanmoins ce sont des hypothèses qui restent à confirmer.